Du bist ein Fresher
Ô Angleterre, tes villes minières balayées par la pluie, tes mini-jupes de pouffe, ta bière à 3 euros la ... pinte. Le demi-litron quoi, en 6 euros tu as un litre de bière en toi et une féroce envie d'aller faire pipi. La bière coule à flot, la bière c'est leur eau !
Beaucoup de choses ce sont passées depuis mon dernier post, de la vodka a coulé sous les ponts.
Les soirée Erasmus ont commencé plus tôt que je
ne pensais, plus tôt même que la "Freshers Week" = méga semaine
d'intégration où il n'y a pas cours pour que tu puisses t'intégrer (et
décuver) (concept à importer).
Premièrement,
c'est dingue l'attrait
que produit la phrase "Hi, I'm from France." Les yeux s'allument comme
la Tour Eiffel la nuit (en moins brillant quand même, sinon ça veut
juste dire qu'ils sont drogués) et on te parle de fromage et de voulay
vous couchay avec moi. Han le clicheton, est que je demande aux
espagnols s'ils aiment la paëlla? Est ce que je hurle "WUUUUURST" à
chaque fois que je croise un Allemand? Oui, et alors, c'est pas la
peine de reproduire la bêtise des autres.
J'ai eu le malheur le dire à un Espagnol qui m'a draguée toute la soirée d'une façon
over lourdaude. L'alcool aidant, il devenait encore plus lourd,
essayait de me faire boire (et pensait sûrement qu'après avoir croqué
dans un quartier d'orange ayant mariné dans la sangria, j'allais rouler
sous la table comme une ingénue). Car la Fronssaise est ingénue, elle
est une femme fatale tout en restant fragile à l'intérieur de son âme torturée comme celle de Baudelaire. Mais c'est
quand même une chaudasse. Mais une chaudasse qu'on respecte.
J'ai dit "Ok Pedro (nan, sans dec, cliché qui est une réalité, le
prénom le plus donné en Espagne est réellement Pedro : 6 Espagnols
rencontrés, 2 Pedro), j'ai un copain vachement jaloux, musclé et
violent." J'ai failli rire en disant ça parce que bon, Jivé, voilà quoi.
(D'ailleurs Jivé est à Berlin en erasmus aussi). Pas gêné Perdito me
dit que c'est pas grave, ça ne l'embête pas que j'ai un copain "I can
share ahahaha". Ahahaha t'as raison gros bouley.
Mes collocs sont, en revanche, super sympas. A part Sylvia, l'Italienne, qui est une control-freak, une ménage-freak, une vaisselle-freak, une t'es-de-corvée-de-nettoyage-de-salle-de-bain-freak. On est tous sortis ensemble pour les soirées de la freshers' week, pour rejoindre les autres Erasmus. D'abord, il y a eu une "International Party". Alors moi je veux bien, mais n'accumulons pas les clichés, encore une fois. Passer Nena et Gala, c'est un peu too much tu vois. Ils ont même passé une version techno de Porque Te Vas, j'ai pas bien saisi le nom de la DJ responsable de ça, Stroboscopic-Jeanette peut être. Aussi, les gens hallucinent quand je leur dit qu'on n'a pas que Claude François (franchement, si c'est pas francophobe de passer Alexandri Alexandra pendant une International Party, on a une réputation à tenir, merde) mais que David Guetta, c'est Français aussi. Personne a voulu me croire. "And I know Micheul Sardu, do you like him?" m'a demandé un Anglais qui voulait faire du zèle. Je lui ai répondu de retourner aller écouter Elton John avant que je lui foute a pie in ze tronche. Et là, il m'a fait : "Oh vous les Français vous connaissez Elton John?" Non la France est un pays coupé du monde, on ne vit que de la production fromagère et boulangère, et, bien sûr, de la fabrication artisanale de bérets. Je lui ai fait croire que l'album Thriller, tu sais, de ce chanteur mort tragiquement cet été, tu vois de qui je veux parler, venait tout juste de sortir en France, et qu'on découvrait tout juste les talents de cet artiste disparu trop vite. Il a été très soupçonneux au début, mais mon regard de faon couillon a fini par le persuader qu'on était resté bloqués à l'époque Edith Piaf.
Dès qu'on quitte une International Party pour se plonger dans une
English Party, c'est tout aussi intéressant et fun. Dans la première
main, les Anglais écoutent énormément de rock, d'où des soirées rock,
c'est à dire que tu danses sur Rage Against The Machine, The Rolling
Stones et The Strokes. Dans l'autre main, ils font des grosses soirées
bien pourrave avec les meilleurs hits clubs du moment, mais où c'est
toujours hyper rigolo, car c'est bourré d'Anglais bourrés. Et les
Anglaises valent le détour. Elles sont souvent perchées sur des talons
de 12 et dansent sans lever un pied (parce que sinon elles se bûchent
violemment). Essaie de te déhancher en gardant les pieds au sol. J'ai
tenté, mais l'envie de sauter partout est tout de suite devenue trop
forte. Tout cela pour souligner la mini robe qui en cache le moins
possible.
Mais trêve de critiques, les anglaises sont très gentilles. Tu as tout
de suite l'impression d'être leur meilleure amie même quand elles te
connaissent depuis seulement 2 minutes parce que tu as essayé de
baragouiner que, cette queue au WC, c'est vraiment annoying quand tu as
bu de la bière ahahaha.
Autre découverte, les clubs indie (et donc undergound). Mon colloc Anglais (James) a des potes hyper "indie" qui aiment le rock "indie" et qui portent des blousons en cuir et fument des cigarettes. Il faut savoir que la cigarette en Angleterre, c'est soit pour les rebelles (ça abime la santé, après tu ressembles à Pete Doherty), soit pour les riches (ça coûte une blinde). Personne ne fume en fait. Je me suis donc fait traîner, avec Kat, par son groupe de potes (dont une espèce de fille à tendance années 50, The Pipettes tout ça, qui s'appelle Roselyne, mais ça se dit Roseulaïne) dans un club indie. Voilà pourquoi je suis destinée à vivre en Angleterre. TopShop et les clubs indie. Sans dec, c'est génial, il y a des groupes inconnus qui jouent du bon rock, puis il y a le plus souvent, une soirée dansante à la suite.
Mais bon, faut cesser de déconner un instant, des fois j'ai COURS. Environ 10 heures par semaine, ouais quand même. Au
début je panais vraiment un mot sur deux. Surtout qu'un prof s'est mis
à parler avec un accent inconnu "du nord de l'Angleterre" m'a glissé
une copine allemande. Et là je me suis dit "putain je me suis gourée,
c'est un cours en russe." Dure la vie, j'ai même des devoirs. Des
vrais. J'ai une mini disserte pour demain. Alors, Erasmus c'est quand
même pas de la rigolade hein. On fait les jacks tout ça. Mais en fait,
on est des vrais bosseurs.
La semaine prochaine je vous parlerai de la nourriture.